Avant de s’immoler, Yacoub était sur Facebook:

5 février 2011

Avant de s’immoler, Yacoub était sur Facebook:

Sur Facebook

Libération des militants des droits de l’homme.

Pas de président militaire.

Suppression des taxes sur les denrées alimentaires et leur compensation par des taxes sur les cigarettes et les produits de luxe.

C’est, entre autres, ce que Yacoub Ould Dahoud a écrit sur son Facebook. Il avait formulé ses dernières volontés avant de s’immoler par le feu, en face du palais présidentiel. Pour lui, « l’extrémisme et le terrorisme sont le résultat de cinquante ans de pauvreté, de désespoir et de despotisme des gouvernants et de leurs flagorneurs« . Il a déclaré que « la Mauritanie est pour le peuple et non pour les généraux et leurs caudataires ».

Immolation de Yacoub

Formulées sur Facebook, les amertumes de Mr Yacoub : « Assez de tyrannie et d’injustice! » et « nous, générations de l’avenir, ne méritons-nous pas un seul mois de résistance?« , avant d’ajouter: « Sortons du carcan de l’oppression et de la répression intellectuelle, matérielle et physique!« , auraient pu provoquer un soulèvement de la masse contre le pouvoir en place, comme cela s’est passé en Tunisie, et voilà en Egypte.

Mr Yacoub Ould Dahoud s’est également adressé au président Mohamed Ould Abdel Aziz, via le réseau social en vogue ‘’Facebook’’, en disant ceci : « Si vous n’acceptez pas cette offre, préparez-vous à affronter la colère du peuple qui vous réserve un sort similaire à celui de Ben Ali« . Il a ajouté: « Nos vies sont sans grande importance, quand nous devons les sacrifier pour la Mauritanie, afin que nos enfants vivent dans un pays où règnent justice sociale, liberté et démocratie« 

Immolation de Yacoub

Il a conclu son message en disant: « Si je réussis, c’est pour toi, mon peuple, si j’échoue, c’est à vous jeunes du futur de la Mauritanie de réussir là où j’ai échoué« .

Il a signé son message par «Yakoub Ould Dahoud, simple citoyen réclamant des droits légitimes ».

Il a également écrit sur sa page en gros caractères: « Je ne vous oublierai jamais, ô Mohamed Bouazizi. »

Il a aussi écrit, en rouge vif, des slogans en arabe et en français, dont notamment: « Non à l’injustice!« , « Non à l’esclavage!« , « Non pour un président commerçant!« , « Non au retour du clientélisme!« , « Non au pouvoir de la famille et de clan!« 

Avec les réseaux sociaux, l’on a plus besoin de connaître l’adresse de qui que ce soit, pour lui adresser un message ; même aux chefs d’états du monde. Des messages forts, que tous pourront également lire.

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