La mort d’un prisonnier malien à sélibaby:

27 janvier 2011

La mort d’un prisonnier malien à sélibaby:

Prisonnier fatigué

La communauté malienne installée à Sélibaby est en deuil depuis ce matin suite au décès de l’un de ses membres. Originaire de Kayes, capitale de la première région du Mali, Moussa Traoré est mort ce vendredi 21 janvier 2011, aux environs de neuf heures, à l’hôpital regional de Sélibaby.

Accusé de vente de drogue, ce jeune malien est allé en prison il y a deux ans. Selon un élément de la garde de la prison civile de Sélibaby, il souffrait d’hémorroïde et après plusieurs consultations, il a fini par refuser de s’alimenter.

Prison de Sélibaby

Les conditions d’incarcération au niveau de la prison civile de Sélibaby ont été durcies lorsque des prisonniers avaient tenté de s’évader, en fin du mois de Ramadan dernier. Parmi ce groupe, figurait ce malien, dont la mort suscite beaucoup d’interrogations chez les maliens installés à Sélibaby, qui ont assisté à son enterrement au cimetière de Bambaradougou.

Si la présence de l’association des maliens à Sélibaby, de l’A M D H (Association mauritanienne des Droits de l’Homme) et de certaines bonnes volontés a été remarquée lors de l’enterrement, l’absence du personnel de la justice, de l’administration et de forces de l’ordre a été également constatée de tous. L’iman de la Mosquée de Bambaradougou a prié sur le corps de Moussa Traoré qui était jugé pour cinq ans de prison sans que sa famille ne le sache. C’est le deuxième cas de prisonnier qui décède à Sélibaby, depuis l’adoption de ces mesures sévères, et sans qu’une autopsie ne soit faite.

Enterrement par les amis

Enfin, il faut noter que si les autorités et les responsables de l’administration pénitentiaire craignaient la situation des locaux de la prison, pour obtenir le changement de son emplacement, il y a lieux de déplorer les mauvaises conditions d’hygiène, de santé, le manque d’alimentation et les risques d’infections au niveau de cette maison d’arrêt. Choses que les deux missions effectuées par la “Commission Nationale des Droits de l’Homme“ ont pu constater au cours de leur « visite surprise » à la prison civile, en juillet 2008 et Mars 2010.

En attendant que la lumière soit faite sur les cas de décès et la situation de la prison de Sélibaby, il y a lieu de signaler que les risques pour ces personnes sont nombreux et liés à plusieurs facteurs.


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